La syntaxe des propositions subordonnées relatives

I. Qu’est-ce qu’une proposition subordonnée relative?

Une proposition subordonnée relative est introduite par un pronom relatif. Elle occupe une fonction par rapport à la proposition principale (complément du nom, sujet, attribut du sujet…).

II. Les pronoms relatifs

Dans la majorité des cas, les pronoms relatifs reprennent un antécédent présent dans la proposition principale. Ils ont une fonction propre au sein de la proposition subordonnée relative. On dénombre plusieurs pronoms relatifs:

  • Qui: il occupe la fonction de sujet au sein de la proposition subordonnée relative.

«Virginie, voyant la mort inévitable, posa une main sur ses habits, l’autre sur son cœur, et levant en haut des yeux sereins, parut un ange qui prend son vol vers les cieux.» (Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie)

  • Que: il occupe la fonction de C.O.D. au sein de la proposition subordonnée relative.

«Oui, enfin je serai chez moi, au calme, dans un lieu que j’aurai construit de mes mains, à la douleur de mes muscles et de mes paumes, à la sueur de mon front, et dont je pourrai m’enorgueillir pour le reste de ma perpétuité.» (Claudel, Les Petites Mécaniques, «Panoptique II»)

  • Dont: il occupe la fonction de C.O.I. ou de complément du nom au sein de la proposition subordonnée relative.

«Je contemple ses biens dont je n’ai pas joui.» (Lamartine, Méditations poétiques, «L’automne»)

=> «dont» est C.O.I. du verbe «n’ai pas joui».

«J’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom» (Apollinaire, Alcools, «Zone»)

=> «dont» est complément du nom «le nom».

  • Où: il occupe la fonction de complément circonstanciel de lieu au sein de la proposition subordonnée relative.

«les passants peuvent alors distinguer ce qu’il y a au fond de ces trous la nuit habite pendant le jour.» (Zola, Thérèse Raquin)

  • Lequel (et ses composés): il occupe la fonction de C.O.I. ou de complément circonstanciel au sein de la proposition subordonnée relative.

«Enfin arrivèrent les jours d’agonie, pendant lesquels la forte charpente du bonhomme fut aux prises avec la destruction.» (Balzac, Eugénie Grandet)

«Sur une route, derrière la grille d’un vaste jardin, au bout duquel apparaissait la blancheur d’un joli château frappé par le soleil, se tenait un enfant beau et frais, habillé de ces vêtements de campagne si pleins de coquetterie.» (Baudelaire, Le Spleen de Paris, «Le joujou du pauvre»)

  • Quoi ou qui précédés d’une préposition (à, de, sur, par…): ils occupent la fonction de C.O.I. ou de complément circonstanciel au sein de la proposition subordonnée relative.

«Ces images étaient fausses pour une autre raison encore; c’est qu’elles étaient forcément très simplifiées; sans doute ce à quoi aspirait mon imagination et que mes sens ne percevaient qu’incomplètement et sans plaisir dans le présent, je l’avais enfermé dans le refuge des noms» (Proust, Du côté de chez Swann)

III. Les types de relatives

a. Les relatives adjectives

Les relatives adjectives sont de loin les plus fréquemment utilisées. Elles remplissent la fonction d’épithète (liée ou détachée) de l’antécédent auquel elles se rattachent. Elles sont dites déterminatives lorsqu’elles sont essentielles à la compréhension d’une phrase, et dans ce cas, elles ne peuvent pas être supprimées sans changer le sens de la phrase. Elles sont dites explicatives lorsqu’elles apportent une précision sur le nom qu’elles complètent : elles se trouvent généralement entre virgules, et peuvent être supprimées sans changer le sens de la phrase.

«c’est un petit val qui mousse de rayons.» (Rimbaud, Cahiers de Douai, «Le dormeur du val») => relative explicative.

«Un coup violent fit voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien ; un second coup aussi violent, donné sur la tête, en forme de calotte, lui fit perdre l’équilibre.» (Stendhal, Le Rouge et le Noir) => relative déterminative.

«pour mon élève, permettez que je ne lui en laisse pas étudier une seule jusqu’à ce que vous m’ayez prouvé qu’il est bon pour lui d’apprendre des choses dont il ne comprendra pas le quart» (Rousseau, L’Émile ou De l’éducation) => relative déterminative.

«Il épousa une sœur de Colin, laquelle, étant de même humeur que le frère, le rendit très heureux.» (Voltaire, Jeannot et Colin) => relative explicative.

b. Les relatives substantives

Les relatives substantives sont moins fréquentes. Le pronom relatif n’a pas d’antécédent. La proposition remplace un nom, et peut donc prendre toutes les fonctions d’un nom (sujet, C.O.D., complément essentiel de lieu…).

«Qui aime bien châtie bien.» (Proust, Sodome et Gomorrhe)

«Elle était libre de coucher avec qui elle voulait» (Malraux, La Condition humaine)