Étymologie:
Le mot «héroï-comique» est composé de deux termes:
– «héroï» est la contraction de héroïque qui vient du latin heroïcus issu du grec heroïkos qui signifie «relatif aux héros» ou «relatif à la poésie qui célèbre ces héros»;
– «comique» vient du latin comicus qui signifie «qui a rapport au théâtre, à la comédie». (source: Trésor de la Langue française informatisé)
Définition:
Le registre héroï-comique vise à parler d’évènements banals ou insignifiants en utilisant un style très soutenu et un vocabulaire recherché, créant un effet de contraste.
Caractéristiques d’écriture:
- Ironie;
- Registre de langue soutenu;
- Vocabulaire péjoratif.
Genres privilégiés:
- La poésie.
Exemples:
- Boileau, Le Lutrin, «Chant I»
Je chante les combats, et ce prélat terrible
Qui, par ses longs travaux et sa force invincible.
Dans une illustre église exerçant son grand cœur,
Fit placer à la fin un lutrin dans le chœur.
Qui, par ses longs travaux et sa force invincible.
Dans une illustre église exerçant son grand cœur,
Fit placer à la fin un lutrin dans le chœur.
- En quoi cet extrait relève-t-il du registre héroï-comique?
Dans cet extrait, Boileau crée un décalage entre le personnage décrit de façon pompeuse avec les expressions «terrible prélat» et «exerçant son grand cœur», et l’action banale, anodine qu’il accomplit, à savoir déposer un pupitre dans le chœur de l’église. Il y a bien un contraste entre le style très travaillé utilisé par Boileau, et le thème dont il parle, ce qui justifie le registre héroï-comique présent dans cet extrait.