Les relations au sein de la phrase complexe

I. Qu’est-ce qu’une phrase complexe?

Une phrase complexe est constituée de plusieurs groupes verbaux (au moins deux). Ces groupes verbaux peuvent entretenir des rapports de juxtaposition, de coordination ou de subordination.

II. Les propositions indépendantes

Les propositions indépendantes sont autonomes. Elles ne dépendent d’aucune autre proposition. On distingue les propositions juxtaposées des propositions coordonnées.

a. Les propositions juxtaposées

Les propositions juxtaposées sont séparées par un signe de ponctuation (virgule, point-virgule, deux points).

«Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi» (La Bruyère, Les Caractères, «De la société et de la conversation»)

«Ils l’avalent des yeux, du doigt ils se la montrent;
À l’égard de la dent il fallut contester.» (La Fontaine, Fables, «L’huître et les plaideurs»)

«Lui seul peut nous y aider: viendra-t-il?» (Beaumarchais, Le Mariage de Figaro)

b. Les propositions coordonnées

Les propositions coordonnées sont séparées par une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car). Dans le cas où au moins trois propositions sont coordonnées, seules les deux dernières peuvent être liées par une conjonction de coordination.

«Ils étaient une cinquantaine mais rien ne semblait pouvoir leur résister.» (Gaudé, La Mort du roi Tsongor)

«Le gros soldat, la plus grosse bonne
Sont sur vos dos comme dans leur chambre,
Car en ce jour au bois de la Cambre
Les maîtres sont tous deux en personne.» (Verlaine, Romances sans paroles, «Bruxelles – Chevaux de bois»)

«Il porta la main à sa paupière, essuya le sang, considéra le sang sur sa main, et soudain il eut un rire, et il frappa du pied.» (Cohen, Belle du Seigneur)

 

III. Les propositions subordonnées

Les propositions subordonnées entretiennent une relation de dépendance envers une proposition principale ou une autre proposition subordonnée. On distingue plusieurs types de propositions subordonnées:

«Taisez-vous, allez répondre vos impertinences ailleurs, et sachez que ce n’est pas à vous à juger de mon cœur par le vôtre.» (Marivaux, Le Jeu de l’amour et du hasard)

«Elle remarqua que j’hésitais.» (Constant, Adolphe)

  • Les complétives interrogatives indirectes.

«Je ne sais comment je dure» (de Pisan, Rondeaux, «Je ne sais comment je dure»)

  • Les infinitives.

«des barques se croisent sur le Rhin, on entend les rames couper la vague» (Victor Hugo, Le Rhin)

  • Les participiales.

«Ayant parlé de cette sorte
Le nouveau Saint ferma sa porte.» (La Fontaine, Fables, «Le Rat qui s’est retiré du monde»