Source: https://www.orthographe-recommandee.info/miniguide.pdf
1°) Les numéraux composés sont systématiquement reliés par des traits d’union.
Ancienne orthographe |
Nouvelle orthographe |
vingt et un | vingt-et-un |
deux cents | deux-cents |
un million cent | un-million-cent |
trente et unième | trente-et-unième |
- Observation. On distingue désormais soixante et un tiers (60 + 1/3) de soixante-et-un tiers (61/3).
- Cette nouvelle règle supprime de nombreuses difficultés et évite des pratiques jusque-là largement aléatoires.
2°) Dans les noms composés (avec trait d’union) du type pèse-lettre (verbe + nom) ou sans-abri (préposition + nom), le second élément prend la marque du pluriel seulement et toujours lorsque le mot est au pluriel.
Ancienne orthographe |
Nouvelle orthographe |
un compte-gouttes
des compte-gouttes |
un compte-goutte
des compte-gouttes |
un après-midi
des après-midi |
un après-midi
des après-midis |
- Observations. Restent invariables les mots comme prie-Dieu (à cause de la majuscule) ou trompe-la-mort (à cause de l’article). On écrit des garde-pêches qu’il s’agisse d’hommes ou de choses.
- Cette régularisation du pluriel aboutit à une règle simple et unique et supprime des incohérences (pourquoi, en ancienne orthographe, un cure-dent mais un cure-ongles?).
3°) On emploie l’accent grave (plutôt que l’accent aigu) dans un certain nombre de mots (pour régulariser leur orthographe), au futur et au conditionnel des verbes qui se conjuguent sur le modèle de céder, et dans les formes du type puissè-je.
Ancienne orthographe |
Nouvelle orthographe |
événement | évènement |
réglementaire | règlementaire |
je céderai | je cèderai |
ils régleraient | ils règleraient |
- Observation. Devant une syllabe muette, on écrit donc toujours è, sauf dans les préfixes dé- et pré-, les é- initiaux ainsi que médecin et médecine.
- La règle de base est généralisée: évènement ressemble désormais à avènement; règlementaire s’écrit comme règlement.
4°) L’accent circonflexe disparait sur i et u. On le maintient néanmoins dans les terminaisons verbales du passé simple, du subjonctif, et dans cinq cas d’ambigüité.
Ancienne orthographe |
Nouvelle orthographe |
coût | cout |
entraîner, nous entraînons | entrainer, nous entrainons |
paraître, il paraît | paraitre, il parait |
- Observation. Les mots où le circonflexe est conservé parce qu’il apporte une distinction de sens utile sont: les adjectifs masculins singuliers dû, mûr et sûr, jeûne(s) et les formes de croitre qui, sans accent, se confondraient avec celles de croire (je croîs, tu croîs, etc.).
- Sur i et u, l’accent circonflexe ne joue aucun rôle phonétique; il est l’une des principales causes d’erreurs et son emploi, aléatoire, ne peut être justifié par l’étymologie.
5°) Les verbes en -eler ou -eter se conjuguent sur le modèle de peler ou de acheter. Les dérivés en -ment suivent les verbes correspondants. Font exception à cette règle appeler, jeter et leurs composés (y compris interpeler).
Ancienne orthographe |
Nouvelle orthographe |
j’amoncelle | j’amoncèle |
amoncellement | amoncèlement |
tu époussetteras | tu époussèteras |
- Avec cette nouvelle règle, il n’y a plus lieu de mémoriser de longues listes de verbes, dont la conjugaison variait parfois même d’un dictionnaire à l’autre.
6°) Les mots empruntés forment leur pluriel de la même manière que les mots français et sont accentués conformément aux règles qui s’appliquent aux mots français.
Ancienne orthographe |
Nouvelle orthographe |
des matches | des matchs |
des misses | des miss |
revolver | révolver |
- Le pluriel régulier, déjà familier à la plupart des francophones, renforce l’intégration des mots empruntés; l’ajout d’accent permet d’éviter des prononciations hésitantes.
7°) La soudure s’impose dans un certain nombre de mots, en particulier:
— dans les mots composés de contr(e)– et entr(e)-;
— dans les mots composés de extra-, infra-, intra-, ultra-;
— dans les mots composés avec des éléments «savants» (hydro-, socio-, etc.);
— dans les onomatopées et dans les mots d’origine étrangère.
Ancienne orthographe |
Nouvelle orthographe |
contre-appel, entre-temps | contrappel, entretemps |
extra-terrestre | extraterrestre |
tic-tac, week-end | tictac, weekend |
porte-monnaie | portemonnaie |
- La soudure est étendue; au-delà des cas cités dans cette règle, les auteurs de dictionnaires sont invités à privilégier la graphie soudée.
8°) Les mots anciennement en -olle et les verbes anciennement en -otter s’écrivent avec une consonne simple. Les dérivés du verbe ont aussi une consonne simple. Font exception à cette règle colle, folle, molle et les mots de la même famille qu’un nom en -otte (comme botter, de botte).
Ancienne orthographe |
Nouvelle orthographe |
corolle | corole |
frisotter, frisottis | frisoter, frisotis |
- Là encore, il s’agit de supprimer des incohérences: corole s’écrit désormais comme bestiole; mangeoter suit neigeoter.
9°) Le tréma est déplacé sur la lettre u prononcée dans les suites -güe- et -güi-, et est ajouté dans quelques mots.
Ancienne orthographe |
Nouvelle orthographe |
aiguë, ambiguë | aigüe, ambigüe |
ambiguïté | ambigüité |
arguer | argüer |
- Observation. Les mots dans lesquels est ajouté un tréma sont: argüer (j’argüe, nous argüons, etc.), gageüre, mangeüre, rongeüre, vergeüre.
- Le déplacement du tréma évite des difficultés de lecture; son ajout empêche des prononciations jugées fautives.
10°) Comme celui de faire, le participe passé de laisser suivi d’un infinitif est invariable.
Ancienne orthographe |
Nouvelle orthographe |
elle s’est laissée maigrir | elle s’est laissé maigrir |
je les ai laissés partir | je les ai laissé partir |
Quelques anomalies sont supprimées.
- absout, absoute (participe passé)
- appâts (nom masculin pluriel)
- assoir, messoir, rassoir, sursoir
- bizut
- bonhommie
- boursoufflement, boursouffler, boursoufflure
- cahutte
- charriot, charriotage, charrioter
- chaussetrappe
- combattif, combattive, combattivité
- cuisseau (dans tous les cas)
- déciller
- dentelier
- dissout, dissoute (participe passé)
- douçâtre
- embattre
- exéma, exémateux, exémateuse
- guilde
- imbécilité
- innommé, innommée
- interpeler (j’interpelle, nous interpelons, etc.)
- levreau
- lunetier
- nénufar
- ognon, ognonade, ognonière
- pagaille
- persifflage, persiffler, persiffleur, persiffleuse
- ponch (dans le sens de « boisson »)
- prudhommal, prudhommale, prudhommie
- prunelier
- relai
- saccarine (et ses nombreux dérivés)
- sconse
- sorgo
- sottie
- tocade, tocante, tocard, tocarde
- ventail
- On munit d’accent quelques mots où il avait été omis, ou dont la prononciation a changé: asséner, papèterie, québécois, etc.
- On écrit en -iller les mots anciennement en -illier où le i qui suit la consonne ne s’entend pas, à l’exception des noms d’arbres (comme groseillier): joailler, serpillère, etc.
- Enfin, en cas de concurrence dans l’usage, on privilégie la forme la plus francisée (leadeur plutôt que leader), la graphie sans circonflexe (allo plutôt que allô), le pluriel régulier, etc. Cette recommandation concerne surtout les auteurs de dictionnaires et est particulièrement valable pour la création de mots.