L’essai

I. Qu’est-ce que l’essai?

L’essai est l’un des exercices du baccalauréat pour les séries technologiques. Cet exercice est associé à la contraction de texte. Il compte pour 10 points dans la note finale. Dans les textes officiels: «Le sujet de l’essai porte sur le thème ou la question que le texte partage avec l’œuvre et le parcours étudiés durant l’année dans le cadre de l’objet d’étude «La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle». Pour développer son argumentation, le candidat s’appuie sur sa connaissance de l’œuvre et des textes étudiés pendant l’année; il peut en outre faire appel à ses lectures et à sa culture personnelles.»

L’essai présente des similitudes avec la dissertation car il s’agit d’écrire un texte argumentatif qui s’inscrit dans la littérature d’idées. Or, il est plus libre que la dissertation au niveau de l’organisation et du ton employé. Le but est de répondre à une question sur un thème (éducation, science, société) tout en prenant appui sur le texte utilisé en contraction, sur les lectures du parcours et sur l’œuvre intégrale étudiés en classe ainsi que sur les connaissances personnelles.

II. Le travail au brouillon

A. L’analyse du sujet

Il faut tout d’abord analyser le type de sujet proposé :

  • Le sujet se présente sous la forme d’une question :

La société de consommation n’a-t-elle que des avantages? Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur des références précises et vos connaissances personnelles.

  • Le sujet porte sur une citation :

«Science sans conscience n’est que ruine de l’âme» écrivait Rabelais. Partagez-vous cette opinion? Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur des références précises et vos connaissances personnelles.

Pour éviter d’être hors-sujet, il faut analyser les mots clés qui définissent le champ de réflexion et comprendre les implicites.

«Science sans conscience n’est que ruine de l’âme.»

=> Dans ce sujet, il est nécessaire de réfléchir au sens des mots «science» et «conscience», ainsi que l’expression «ruine de l’âme» pour comprendre correctement le sujet. Le mot «science» fait ici référence au savoir, à la connaissance, donc à une forme d’objectivité. Le mot «conscience» fait quant à lui référence à la faculté de l’homme à réfléchir sur le bien fondé de cette «science», et prend donc une dimension subjective. L’expression «ruine de l’âme» implique une forme de tristesse liée à une insatisfaction.

Selon vous, les filles et les garçons sont-ils égaux aujourd’hui?

=> Ce sujet comporte implicitement l’idée que cette égalité n’a pas été respectée dans le passé et on vous interroge sur son évolution.

Si le sujet est une question simple, il n’appelle pas de reformulation mais si c’est une citation ou une question avec des termes compliqués, il faudra le reformuler. C’est ce que l’on appelle la problématique.

Même si l’essai se caractérise par une certaine liberté d’organisation, il peut néanmoins être rédigé en suivant un plan que vous trouverez à l’aide du type de question posée.

B. Le mode de raisonnement

  • Si la question demande une analyse, il faudra un plan analytique ou thématique. Le sujet inclura alors des expressions telles que : «Dans quelle mesure…», «En quoi…» ou «Montrez que…».
  • Si la question invite à discuter la thèse, il faudra un plan dialectique car il permet de confronter des thèses contradictoires (thèse/ antithèse). La question posée prendra la forme d’une interrogation totale. Elle est parfois précédée de l’expression «Selon vous,…».

2 types de plans

Plan analytique

Interrogation partielle = expliquer la thèse

Plan dialectique

Interrogation totale = une discussion

Exemple de probléma-tique

Pourquoi peut-on dire que la poésie est étroitement liée au lyrisme? Selon vous, les voyages sont-ils l’occasion de rencontrer d’autres cultures ? (sujet de l’EAF – juin 2021)

Plan retenu

I. Parce qu’elle est musicale.

II. Parce qu’elle exprime souvent des sentiments.

III. Parce que le poète met une part de lui-même dans ses poèmes.

I. Thèse : Les voyages permettent de découvrir des cultures différentes de la nôtre.
II. Antithèse : Mais il est nécessaire d’avoir une ouverture d’esprit qui permette d’accepter les différences.

C. Rechercher des arguments et des exemples

Les idées et les exemples sont à chercher dans les textes étudiés pendant l’année mais aussi dans sa culture personnelle. Il est donc recommandé de lire régulièrement la presse, écrite ou numérique, et de se tenir informé des grands débats de société. Selon le sujet, les exemples peuvent être aussi bien des références à des œuvres littéraires ou plus rarement artistiques ainsi que des allusions à des situations concrètes de la vie quotidienne.

Vous pouvez numéroter les parties et sous-parties et faire une liste avec tirets des arguments et des exemples mais ils n’apparaitront pas ainsi dans le devoir.

I. Les artistes ont un réel pouvoir dans notre société.

A) Argument 1: Ils ont un poids médiatique, ils sont connus car présents sur les réseaux sociaux et leurs vidéos sont vues des millions de fois.

Exemple 1: La chanteuse Katy Perry compte plus de cent-millions de followers sur Twitter.

Exemple 2: Le philosophe Luc Ferry dont les livres peuvent se vendre à plusieurs millions d’exemplaires.

III. La rédaction

A. L’introduction

Le devoir commence par une phrase présentant le thème de la réflexion; puis il faut reformuler le sujet après en avoir défini les termes principaux; il s’agira enfin d’annoncer la problématique et le plan.

B. Le développement

Un plan organisé doit être équilibré: il doit être composé de deux ou trois grandes parties, elles-mêmes divisées en sous-parties de la plus simple à la plus complexe. (L’idée la plus originale peut aussi être gardée pour la fin).

Une sous-partie correspond à un argument et son/ses exemple(s) (au moins un) qui apportent des réponses à la problématique.

Les arguments sont des idées abstraites au service de la stratégie de l’auteur.

Les exemples doivent être variés et empruntés aux textes de littérature d’idées : essais, articles de presse, articles scientifiques, discours, films… Ils doivent être le plus précis possible (noms des auteurs, titres des œuvres, mouvements littéraires…).

C. La conclusion

Elle résume d’abord l’argumentation en annonçant clairement le point de vue auquel le raisonnement a abouti, puis, propose une ouverture sur un sujet en lien avec celui traité.

D. La mise en page

Chaque nouvelle partie ou sous-partie est matérialisée par un alinéa et débute le plus souvent par un connecteur logique qui introduit la première phrase. Il convient de sauter une ligne entre les grandes parties et de les lier par une transition. Il faut sauter deux lignes entre l’introduction et le développement, ainsi qu’entre le développement et la conclusion.

E. L’expression écrite

Elle doit être soignée. Il faut utiliser un vocabulaire riche et varié et une syntaxe correcte. Il faut consacrer du temps pour la relecture afin de corriger les erreurs de syntaxe et d’orthographe.